Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Intéressée par la représentation de l’homme et de la femme au travail, Valérie Couteron s’est attachée en 2005 à un supermarché et à ses «Hôtesses de Caisse».
Elle nous livre une série de portraits frontaux ainsi qu’une autre partie intimiste ,dans un entre-deux gestuel où les corps se libèrent de la contrainte et de la fonction travail.
La plupart des caissières sont en contrat de 30 heures et nombreuses sont celles qui arrivent à cumuler une deuxième activité, bien souvent des ménages.
 
Le travail occupe la moitié de nos vie d’adultes, sinon beaucoup plus.
 
Pour le meilleur, quand il nous permet d’enrichir notre savoir, nos capacités manuelles, intellectuelles, de construire notre place dans le monde, d’être reconnu par ceux à qui nous sommes utiles, ceux pour qui nous travaillons, nos clients, nos collègues, notre hiérarchie.
Quand il nous permet de nous émanciper socialement, d’être autonome, de vivre nos choix, de nos choix.
Quand il nous permet de travailler ensemble, de construire un tissu solidaire.

 

Dans l'intimité des hôtesses de caisse
Pour le pire, quand le travail est invisible, déqualifié ou vide de sens, quand il contraint nos corps, quand il appauvrit notre fonctionnement mental.
Quand nous gagnons juste de quoi nous loger ou nous nourrir.
Quand nous y apprenons la rivalité, la haine et la peur de l’autre, puisqu’on nous dit qu’il n’y a pas de place pour tout le monde.
 
Pour le pire, quand il use nos corps.
Car le travail porte atteinte aux corps en mouvement.
Ces gestes de travail si souvent répétés, abiment les corps.
Femmes de ménage, caissières de supermarché, serveuses, ouvrières … regardez les!
Elles sont éteintes, usées, abimées et tristes.
Si tristes.
Dans l'intimité des hôtesses de caisse
Dans les corps abimés de ces femmes est déposée leur trajectoire : le métier qu’on n’a pas choisi et que personne ne regarde, les horaires atypiques, le travail à temps partiel, les enfants qu’il faut laisser seuls, le salaire de misère, le travail à flux tendu… Au travail, le corps n’est considéré que comme un réservoir inaltérable d’énergie.
L’organisation du travail oppose au corps humain un vigoureux désaveu.
Elle le traite comme un moyen, pas comme une origine.
 
Savez-vous qu’une caissière scanne une tonne par heure à sa caisse?
Qu’une femme de chambre fait trois chambres à l’heure ? Prenez le temps de regarder les empreintes que le travail a laissé sur le corps de ces femmes.
Car, très peu de personnes regardent leur travail “déqualifié”.
Si ces femmes sont abimées par le travail, si elles sont atteintes de tendinites, de douleurs chroniques, d’épuisement, c’est que l’organisation du travail leur réserve la dernière place, en bas de l’échelle des métiers.
Dans l'intimité des hôtesses de caisse
Dans les corps abimés de ces femmes est déposée leur trajectoire : le métier qu’on n’a pas choisi et que personne ne regarde, les horaires atypiques, le travail à temps partiel, les enfants qu’il faut laisser seuls, le salaire de misère, le travail à flux tendu… Au travail, le corps n’est considéré que comme un réservoir inaltérable d’énergie.
L’organisation du travail oppose au corps humain un vigoureux désaveu.
Elle le traite comme un moyen, pas comme une origine.
 
Savez-vous qu’une caissière scanne une tonne par heure à sa caisse?
Qu’une femme de chambre fait trois chambres à l’heure ? Prenez le temps de regarder les empreintes que le travail a laissé sur le corps de ces femmes.
Car, très peu de personnes regardent leur travail “déqualifié”.
Si ces femmes sont abimées par le travail, si elles sont atteintes de tendinites, de douleurs chroniques, d’épuisement, c’est que l’organisation du travail leur réserve la dernière place, en bas de l’échelle des métiers.
Cette place est réservée aux femmes parce qu’elles sont des femmes et qu’elles sont, par nature, nous le savons, n’est ce pas, propres, méticuleuses, capables de s’occuper des enfants, des malades, des vieillards, de la saleté, de la poussière.
 
Cela va de soi, donc nul besoin de formation spécifique, ni de reconnaissance particulière, ni d’un salaire correct.
Sans oublier une forme de mépris social: déjà qu’on ne regarde pas les tâches domestiques effectuées par les femmes à la maison, on ne va pas non plus s’extasier devant le même travail réalisé ailleurs...
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :